Naissance d'une industrie
L'histoire de l'industrie des pâtes et papiers au Canada

De l'ère pré-colombienne au 19e siècle

Les peuples indigènes du Canada obtiennent leur énergie, leurs matériaux de construction de même que leurs médicaments de la forêt. Cette dernière joue également un rôle important dans leurs rites religieux. Vers le 18e siècle, les forêts canadiennes fournissent les matériaux pour l'industrie navale.

19e siècle
De nouvelles connaissances dans le domaine de la fabrication du papier révolutionnent l'industrie.

1803-1805
Deux industriels de la Nouvelle-Angleterre, Walter Ware et Benjamin Wales, construisent la première usine de papier à Saint-André d'Argenteuil, au Québec. Ils fabriquent du papier d'écriture, du papier d'impression et du papier d'emballage.

1817-1823
Artemus Jackson, ex-associé des fondateurs de l'entreprise de Saint-André d'Argenteuil, construit la première d'une série d'usines de papier qui verront le jour dans le comté de Portneuf (Québec).

1819
Le propriétaire de journal Anthony Holland construit une usine pour sa propre consommation près d'Halifax. C'est la première usine des provinces de l'Atlantique.

1827
James Crooks met en service la première usine de papier de l'Ontario, près de Dundas. Quelques mois plus tard, à Don Valley (Toronto), John Eastwood et Colin Skinner en font autant.

Années 1830
Charles Fenerty, de la province de la Nouvelle-Écosse, fabrique du papier à partir de pâte mécanique. C'est une première dans l'hémisphère occidental; il s'agit de fabrication artisanale.

1864
William Angus et Thomas Logan construisent la première usine de pâte chimique au Canada, à Windsor Mills (Québec), utilisant le procédé à la soude. Cette pâte est principalement utilisée pour fabriquer du papier d'emballage.

1869
Production de la première pâte mécanique industrielle au Canada, à Valleyfield (Québec).

1894
Démarrage par William Hewartson et Herbert Carmichael de la première usine de pâte et papier en Colombie-Britannique, à Alberni, dans l'île de Vancouver.

1901
Le Canada compte alors 53 usines dont les effectifs totalisent 6236 personnes; la valeur de la production s'établit annuellement à 8,6 millions de dollars. Pour la plupart, ces installations sont de petites usines de transformation qui fabriquent un large éventail de produits, notamment du papier d'écriture, du papier journal, du papier d'édition, du papier d'emballage, des sacs de papier, du carton et du papier de construction.

1913
Après avoir décrété une baisse des droits de douane sur le papier journal en 1909, le gouvernement américain les abolit complètement en 1913, stimulant l'industrie canadienne du papier journal.

1913
Fondation de l'Association canadienne des pâtes et papiers, devenue l'Association des produits forestiers du Canada.

1918
La production de l'industrie canadienne des pâtes et papiers dépasse pour la première fois les 100 millions de dollars. Le Canada se hisse au premier rang des pays exportateurs de pâte et papier.

Années 1920
L'industrie canadienne des pâtes et papiers poursuit son expansion et les grands centres de fabrication du papier du nord-ouest de l'Ontario, et au Québec, ceux de la vallée de la Saint-Maurice, de la vallée de l'Outaouais et de la région du Lac-Saint-Jean, se développent rapidement. En 1926, la production canadienne de papier journal dépasse pour la première fois celle des États-Unis.

Années 1930
Au moment de la grande crise économique, la production canadienne de pâtes et de papiers chute du tiers en volume et les recettes diminuent de moitié.

Années 1940
Les entreprises de pâtes et papiers s'adaptent à un rythme de production de temps de paix une fois les contraintes du temps de guerre levées. La production bondit, vers 1950, pour atteindre 9 millions de tonnes courtes (américaines) représentant une valeur de 950 millions de dollars.

Années 1960
L'Institut canadien de recherches sur les pâtes et papiers, sous le parrainage de l'industrie, met au point le formeur à double toile. Cette percée technologique magistrale entraîne une accélération de la production et une utilisation plus efficace de l'énergie.

De 1964 à 1969
L'essor de l'industrie se traduit par la construction de nouvelles usines d'un bout à l'autre du pays, mais plus particulièrement en Colombie-Britannique. En 1964, la production mondiale de papier et de carton dépasse pour la première fois 100 millions de tonnes courtes.

1970
L'accroissement de la concurrence internationale et les préoccupations quant à la protection de l'environnement conduisent à la mise au point de technologies plus efficaces au chapitre de l'utilisation de l'énergie et plus propres du point de vue environnemental. Les années 70 sont marquées par des taux d'intérêt élevés et un ralentissement de la croissance; néanmoins, en 1979, l'industrie produit 20 millions de tonnes métriques de pâte, de papier et de carton pour une valeur globale de 8 milliards de dollars.

De 1989 à aujourd'hui
L'industrie canadienne des pâtes et papiers s'attaque à des défis environnementaux de plus en plus pressants et affecte quelque 6 milliards de dollars, entre 1989 et aujourd'hui, à divers projets visant à améliorer les dispositifs de préservation de la nature dans les usines. Au cours de la même période, l'industrie s'est dotée de matériel pour accroître sa capacité de recyclage, au coût de 1,7 milliard de dollars. Cette initiative a propulsé le Canada au rang de chef de file mondial en matière de production de produits de haute qualité contenant de la fibre recyclée.

Les entreprises ont investi plus de six milliards de dollars dans la technologie et l’équipement afin de réduire leurs effluents et leurs émissions. Elles ont accru leur capacité de recyclage de façon notable et ont signifié leur adhésion à un projet de recherche de 88 millions de dollars pour mettre au point les technologies de production en circuit fermé qui, si elles fonctionnent, élimineront littéralement la pollution et seront utilisées dans tous les types d’usines.

Aujourd'hui
L'industrie forestière canadienne affiche maintenant un chiffre d'affaires annuel de 53 milliards de dollars et fournit de l'emploi directement ou indirectement à un million de personnes. Elle est l'industrie dont la contribution nette à la balance commerciale canadienne est la plus élevée, soit 36,8 milliards de dollars en exportations; ceci représente plus du double de son plus proche compétiteur.

Source : Association des Produits Forestiers du Canada

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© Alain Chebroux, Comte d'Argenteuil : www.comte-argenteuil.com
© Comte Alain Chebroux d'Argenteuil. La Seigneurie et le Comté : www.argenteuil.name